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LES REINES

photos de Zvonock

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Tout invite à l’abandon,

à perdre pied,

le temps d’un songe,

dans le sillage d’une horde de femmes prédatrices affamées de pouvoir ou de reconnaissance ou de repos.

Des femmes au crâne « bonneté ».

Tutus flottant sur des jambes sensuelles

coutumières des talons hauts.

Elles jouent dans la cour des grands.

Dans la Cour des Reines.

Avec un esprit d’enfance.

Dans une nuit brumeuse

et une tempête glaciale, elles finiront en charpie.

Chute de glace sidérante.

Une Callas comme descendue des cieux touche au cœur. L’émotion qui sort de cette scène cloue au fauteuil.

Le geste est épuré et en sculpte l’espace.

Les Reines creusent le texte jusqu’à l’os.

Les mots respirent.

S’enflent jusqu’au vertige

pour dénoncer le risible d’un monde.

Se gonflent jusqu’aux tonnerres de l’orage,

prémices d’une destruction à venir

et d’une nouvelle ère à commencer,

« parce qu’il n’y a plus rien derrière

et que tout est devant ».


Anne Sylvain