
2013
Interprétation

Décor, lumières et mise en scène
Philippe Sireuil

la servante
2013
Interprétation
Décor, lumières et mise en scène
Philippe Sireuil
la servante
Un homme, une femme, un enfant, une maison au bord du lac
à la fin de l’été, aujourd’hui, quelque part en Europe :
Milan est homme respecté et prix Nobel de biologie, Anna interprète
Robert Schumann sur Steinway, et Piet, leur enfant, chasse les mouches.
Un vrai bonheur de carte postale d’autant plus inespéré qu’il a surgi des ténèbres
d’une guerre civile encore proche et de son lot de milliers de vies anéanties, de meurtres
et de viols programmés, de trahisons et de cadavres ensevelis.
« C’est un foyer idéal, son illusion parfaite » pense Marie Edwards
journaliste chargée d’un reportage sur la sommité scientifique.
Mais, comme l’écrit Shakespeare dans Macbeth,
« il y a des poignards dans le sourire des hommes ».
Ni les mensonges, ni les souvenirs d’inhumanité ne
s’effacent jamais définitivement, et, dans le labour des mémoires, des interviews
et des diapositives, surgira, insensée comme le cri, acérée comme la lame,
la blafarde vérité : Milan est un usurpateur et le mari d’aujourd’hui, l’ennemi d’hier.
Comment dès lors conjuguer le verbe être, une fois la vérité connue ?
Milan fut l’ennemi, irrévocablement. L’est-il encore pour autant ?
En huit tableaux aux titres évocateurs, - Le sourire du ciel, La honte du vaincu,
Je sais tout de vous, Le marécage des morts, Le détail, Maintenant, un cœur de glace,
Qui est cet homme ?, Les restes -,
Jean-Marie Piemme, dans une forme de théâtre-récit où passé et présent s’entremêlent,
nous invite, au travers des « vérités » polymorphes de son quatuor,
à nous interroger sur la validité de nos certitudes
face à la triple question de la justice, de la vengeance et du pardon,
et sur les parts d’ombre et de lumière de notre humanité.
Philippe SIREUIL
La main qui ment
de Jean-Marie PIEMME